
Juste un mot : décevant. Assez décevant, ce film avait pourtant tout pour réussir : de bons réalisateurs, de bons acteurs, un bon sujet. En fait, pendant tous le film, les sketchs sont remplis de hauts et de bas soit on rigole soit on s'endort. Plus de petites scènes humoristiques comme celle de Canet et Payet aurait été appréciable. Cependant, ce n'est pas un film si joyeux ; « Les infidèles » est une comédie somme toute assez triste et assez sinistre au final. Dans « Le séminaire » et « Lolita » Jean Dujardin et Gilles Lellouche respectivement campent des personnages pathétiques. Leur aventure est d'une tristesse pitoyable. A retenir tout de même la prestation incroyable de Manu Payet, à la fois flippant et très drôle dans un rôle très surprenant. Le sketch d'Alex Courtès réunissant les infidèles anonymes est un pur bonheur, le tout animé par Sandrine Kiberlain.
Pour le duo Dujardin/Lellouche, c'est plutot bon. Les deux acteurs ce completent, et chacun arrive à porter à lui seul le sketch qui lui est dédié. On s'amuse cependant de certaine situations, avec notamment les apparitions de Manu Payet et de Guillaume Canet, excellents dans leurs rôles, sans oublier Sandrine Kimberlain, alors que certaines sont plus émouvantes, comme la belle prestation d'Alexandra Lamy, remarquable dans son rôle.
Prendre ces films au 1er degré assure d'une incompréhension totale de l'objectif visé par l'instigateur, à savoir Jean Dujardin. Bien évidemment, quand on voit le résultat, on pense tout de suite au nouveau statut de ce dernier et d'un des autres réalisateurs, Michel Hazanavicius. Que diable vient faire Jean Dujardin dans cette forfanterie potache, à exhiber son séant de la sorte, quitte à brouiller son image ? Je pencherais pour une tendance maladive de ce dernier à vouloir faire du cinéma, du vrai, du populaire, du cinéma plaisir, tout en assurant une certaine qualité, que cela soit dans le style, mais aussi dans la prise de risque. La complicité avec Gilles Lellouche est d'une évidence criante et jubilatoire.
Et ne nous méprenons pas, le film ne fait absolument pas l'apologie de l'infidélité mais au contraire met à jour les névroses de ses personnages. Chaque segment réserve des surprises avec un art consommé du contrepied, d'autant que la fin évidemment irracontable justifie les moyens...Maintenant, il faut goûter les audaces selon sa sensibilité: Michel Hazanavicius joue sur l'humour du malaise comme Emmanuelle Bercot ose s'aventurer dans une approche plus cérébrale de drame conjugal, donnant à voir les cendres du couple d'Un Gars, Une Fille en pleine déconfiture affective. Les pastilles d'Alexandre Courtes assurent un lien entre les différentes parties, provoquant à chaque fois un décalage inattendu. Mais tout ça ne dit rien du plaisir infini qui y passe. Décousu, impoli, trash, mais régulièrement hilarant. Bref, malgré un manque de régularité, Les Infidèles est un film drôle, parfois cru mais toujours maîtrisé.
pierrebrent6603, Posté le vendredi 23 mars 2012 08:25
g bien ris en le voyant